La théorie des marées de Galilée n’est pas une théorie fausse Essai sur le thème de l’erreur dans l’histoire et l’historiographie des sciences

Autores

  • Pierre Souffrin

DOI:

https://doi.org/10.11606/issn.1982-3568.epistemologiques.2000.105069

Resumo

Galilée n’a laissé aucun doute sut la place centrale qu’il conférait à sa théorie des marées dans sa défense du système de Copernic. La critique moderne la récuse quasi-unanimement comme fausse ou sans rapport à son objet, généralement sans discussion sinon sans embarras, et la réduit à une anecdote sans grande signification. Pour dépasser un jugement aussi superficiel, j’ai procédé à un examen théorique de la causa primaria des marées selon Galilée: la succession quotidienne d’une accélération et d’un ralentissement du mouvement “absolu” des lieux géographiques du fait de la composition des deux mouvements, diurne et annuel, de la terre. Il en ressort 1) qu’une accélération et un ralentissement horizontales quotidiens résultent bien des deux mouvements supposés, et qu’il en résulterait un phénomène de marée dans les conditions du modèle de Galilée, 2) que ce phénomène est précisément l’une des deux composantes constitutives de la théorie élémentaire newtonienne des marées. Je montre que l’on peut en déduire une présentation non standard de cette dernière théorie comme simple superposition du mécanisme galiléen stricto sensu et de l’action du soleil (disons) sur le mouvement des eaux superficielles, action ignorée : ou plutôt qui n’a aucun droit de cité, dans la physique de Galilée. La théorie galiléenne apparaît ainsi, à l’aune de la théorie newtonienne, comme une théorie juste mais partielle des marées.

Biografia do Autor

  • Pierre Souffrin
    Astronome, Observatoire de Nice

Publicado

2000-12-01

Edição

Seção

não definida