Cosmologie et matière quantique: convergences conceptuelles

Autores

  • Michel Paty

DOI:

https://doi.org/10.11606/issn.1982-3568.epistemologiques.2000.105086

Resumo

Les représentations théoriques de Y ultra-macroscopique, régi par la force de gravitation, et de Y ultra-microscopique, domaine de la physique quantique infra-atomique, deux régions extrêmes de la structuration de la matière longtemps pensées comme déconnectées, sont mises désormais en rapport par la physique elle-même, qui établit une convergence et un recouvrement partiel de leurs objets. Les phases primordiales de l’Univers en expansion, qui déterminent les premières impulsions de la dynamique du cosmos en imposant les contraintes physiques “initiales” de la cosmologie, coïncident avec l’objet de cette partie fondamentale de la physique subatomique qui concerne les symétries des champs et leurs brisures. Cette rencontre entre la cosmologie et la matière quantique s’effectue par deux voies: celle des lois de la nature, et celle de la constitution de la matière, que l’on peut suivre aussi bien en étudiant les circonstances historiques de ces convergences conceptuelles et théoriques (mais aussi factuelles) qu’en analysant leurs conditions épistémologiques. L’Univers primordial de la cosmologie est considéré comme laboratoire virtuel de la physique des champs à symétrie de jauge dans la région asymptotique de leurs unifications. La pensée de la matière semble portée dans cette direction par un mouvement vers l’indifférenciation, qui part de l’identité des indiscernables constitutive de la physique quantique et va vers une identification progressive des divers genres d’états physiques (indifférenciation croissante par les symétries dynamiques d’ordres plus élevés). Le sens physique acquis désormais par de tels concept théoriques incline à y voir l’indice d’une objectivation plus grande de la théorie physique, qui ne décrit pas seulement le comportement de ses objets, mais les détermine et les constitue eux-mêmes de plus en plus étroitement. La descente au fond de la matière ne s’effectue désormais pas tant dans les dimensions spatiales, que dans une plus grande indifférenciation des particules de la matière quantique: et de même pour la remontée vers “l’origine du temps” Cette dernière question s’éclaire par une analyse du rapport entre le temps et les théories physiques, notamment dans la perpective du temps cosmologique.

Publicado

2000-12-01

Edição

Seção

não definida